Communiqué de presse
Le MOC condamne un budget totalement déséquilibré !
Le Mouvement ouvrier chrétien a pris connaissance de l’accord du Gouvernement fédéral sur le budget 2017. Force est de constater que la constance est de mise depuis le début de la législature : c’est à nouveau le cynisme qui prédomine dans le contenu de l’accord et dans les déclarations qui en découlent.
Ce lundi 17 octobre est la Journée mondiale de la lutte contre la pauvreté. La veille, Charles Michel rappelait devant la Chambre, au cours de sa déclaration de politique générale, qu’ « un Belge sur cinq risque de basculer dans la pauvreté ». Ce constat cinglant est particulièrement déconcertant quand il est prononcé par le Premier ministre d’un Gouvernement qui ne cesse de prendre des mesures qui creusent toujours plus les inégalités.
Comme depuis le début de la législature, le catalogue des mesures décidé par le Gouvernement fédéral cible prioritairement ceux qui ont le plus besoin d’être soutenus : les jeunes, les allocataires sociaux, les futurs pensionnés, les malades… L’enveloppe « bien-être » sera également réduite. Au total, plus d’un tiers des 3 milliards d’économies décidées par le gouvernement sera réalisé en sécurité sociale. Plus de 900 millions concernent les soins de santé ! Sans oublier 360 millions de nouvelles réductions dans les pouvoirs publics.
Les travailleurs non plus ne sont pas épargnés puisque c’est à une flexibilité accrue ainsi qu’à une modération salariale qu’ils devront faire face dans les années à venir. Dans ces dossiers, c’est une nouvelle fois la concertation sociale qui est mise à mal.
Globalement, ce sont deux fondements de l’État belge qui sont à nouveau attaqués frontalement : la Sécurité sociale et notre modèle de concertation, soit deux des principaux piliers qui maintiennent notre pays à flot en cette période de crise économique majeure.
Du côté des plus riches, l’effort sera lui bien moins conséquent (hormis le relèvement du précompte mobilier) : de nombreuses mesures sont en effet renvoyées à plus tard. Le report de l’accord sur la taxation des plus-values est, à ce titre, un signal catastrophique envoyé vers les citoyens qui aspirent, dans leur très grande majorité, à une meilleure justice fiscale et sociale.
Cet accord budgétaire, totalement déséquilibré, porte donc la marque du Gouvernement fédéral le plus antisocial depuis 30 ans. Un gouvernement qui mène une politique d’appauvrissement général de la population. Cette épure risque hélas de ne pas être la dernière, le Gouvernement ayant annoncé des efforts de l’ordre de 3,5 milliards en 2018…
De son côté, le MOC ne cessera de rappeler qu’il incombe à nos décideurs de mener des politiques ambitieuses en matière d’égalité et de justice sociale. Il s’agit là d’un enjeu démocratique majeur à l’heure où le fossé entre citoyens et représentants du peuple n’a jamais été aussi élevé.
Christian KUNSCH,
Président du MOC.