Communiqué

A quand un accord sur une première résidence pour les personnes sans-papiers ?

Depuis quelques semaines, les propriétaires de seconde résidence font pression auprès du gouvernement pour lever l’interdiction d’accès en vigueur depuis le confinement. Aujourd’hui, nous pouvons lire dans la presse qu’il y a eu « unanimité » au sein du Conseil National de Sécurité pour permettre aux propriétaires d’accéder à leur bien de villégiature.

Depuis plus de 10 ans, nous, syndicats, associations et collectifs de sans-papiers, demandons une régularisation pour les personnes sans-papiers vivant sur le territoire. Quand serons-nous entendus ? Quand trouverez-vous des solutions humaines pour toutes celles et tous ceux qui se trouvent en Belgique depuis longtemps et qui n’ont pas encore de permis de séjour ? Quand est-ce que ces personnes auront enfin le droit d’avoir des droits ?

Les personnes sans-papiers souffrent doublement de la pandémie du COVID19. Plus de 150.000 hommes, femmes et enfants survivent actuellement sur le territoire sans titre de séjour. Déjà dans la précarité, leur accès aux soins de santé est rendu plus difficile.
C’est toute une frange de la population qui est ainsi mise en danger. Or, nous savons que les mesures de confinement et de sécurité sanitaire ne seront efficaces que si elles sont observées par l’ensemble de la population. Le cas de Singapour en la matière est parlant. En ignorant les travailleur·euses immigré·es pendant le confinement, les autorités singapouriennes se sont retrouvées confrontées à une deuxième vague de covid- 19.

Par ailleurs, la relance économique nécessite très vite des travailleurs et des travailleuses disposé·es à formaliser leur situation et leur travail. Seul l’octroi de permis de travail et de titres de séjour aux personnes sans-papiers sera à même de répondre à ce défi humanitaire et sanitaire. À l’échelle internationale, le Portugal, l’Espagne et l’Italie ont déjà adopté des mesures en ce sens. En France, une centaine de député·es le demandent également.

Pour le MOC, les procédures de régularisation doivent se faire de toute urgence et sur base de critères clairs, objectifs et permanents, qui garantissent la sécurité juridique, et ce, dans un délai raisonnable. Pour ce faire, la mise en place d’une commission de régularisation impartiale, indépendante et permanente est indispensable. Sa composition doit s’inspirer des commissions de régularisation mises en place lors de la régularisation de 1999.

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