Campagne Solidarité Mondiale

Justice migratoire - Justice sociale

Droits humains, égalité/équité et solidarité sont les principes de base de définition de la justice migratoire. Ce sont ceux-ci qui ont fait se rassembler toute une série d’organisations, dont Solidarité Mondiale, autour du CNCD-11.11.11 pour mener campagne ensemble tout au long de cette année.

L’année 2015 a vu l’arrivée d’1 million de personnes en Europe. Un chiffre quadruplé par rapport à l’année précédente. Ces femmes, ces enfants et ces hommes fuient la guerre, la persécution ou la misère la plus totale.

Cette vague d’immigration trouve son origine dans les nombreuses crises en cours au Moyen-Orient qui font suite aux Printemps arabes (Syrie, Libye) et aux invasions occidentales en Irak et Afghanistan. Actuellement, 90% des migrants viennent de 10 pays, presque tous en conflit armé ou sous le joug de dictatures.

Selon le Haut-Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (HCR), ils étaient au nombre de 65,3 millions à avoir fui les persécutions et les conflits fin 2015. On est donc loin de l’idée véhiculée à propos des migrants prêts soit disant à tout pour profiter de nos systèmes de sécurité sociale et d’assurance chômage !

La grande majorité d’entre eux restent bloqués à l’intérieur de leur propre pays. Seule une petite partie, qui en a les moyens, arrive à franchir une frontière internationale, mais pas forcément pour atteindre l’Europe. Ainsi, 86% des réfugiés sont accueillis dans un pays en développement.

« Toute la misère du monde » ?

Les pays riches ou industrialisés n’accueillent finalement que très peu des personnes déracinées. Malgré l’augmentation constatée dans les arrivées, l’Europe n’accueille en réalité que 6% des réfugiés. L’Union européenne est donc loin « d’accueillir toute la misère du monde », pour reprendre la formule prononcée par l’ancien Premier Ministre français, Michel Rocard, en 1989.

Pourtant, dans un contexte de crise économique et d’échéances électorales à risques, l’Union européenne et les États n’ont cessé, depuis 10 ans, de durcir leurs politiques et de fermer leurs frontières. Craignant un appel d’air et considérant l’arrivée des migrants davantage comme une menace que comme une opportunité, l’UE a choisi d’adopter des mesures pour « endiguer les flux ». Pour dissuader les migrants de frapper à sa porte, elle s’est dotée d’un arsenal législatif et opérationnel d’envergure dont l’agence Frontex n’est que la face la plus visible .

Les travailleurs migrants du Qatar

Aujourd’hui, deux tiers des migrants sont aussi des travailleurs. Loin de l’Europe, de nombreux mouvements de population ont lieu, notamment en Asie où des millions de travailleurs se déplacent pour trouver des possibilités d’embauche.

Le Qatar, à lui tout seul, accueille par exemple le plus grand ratio de migrants dans le monde : 1,2 millions de migrants sur 1,7 millions d’habitants qui y vivent. Les travailleurs migrants viennent pour la plupart d’Inde, Népal, Bangladesh et Sri Lanka pour le secteur de la construction et des Philippines pour les travaux domestiques.
En décembre 2010, le Qatar a gagné le droit d’accueillir la Coupe du Monde de football 2022. Il a donc entamé la construction de travaux pharaoniques.
Les migrants népalais sont ceux qui paient le plus lourd tribut de ces conditions de travail dantesques. Et malgré la signature d’un accord bilatéral entre le Népal et le Qatar en 2005, les restrictions au droit fondamental d’association et au droit de constituer des syndicats sont légion.

Justice migratoire !

Il est plus qu’urgent de faire émerger l’idée d’une « justice migratoire » et d’établir un rapport de force en faveur de politiques migratoires respectueuses des droits humains et favorables au développement, comme cela est préconisé par la déclaration universelle des droits de l’Homme, notamment via son article 13 : « « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays »

La justice migratoire implique d’inverser la logique qui prévaut de façon croissante depuis 40 ans et d’arrêter de la voir comme uniquement nocive. L’urgence d’un changement de paradigme vers une justice migratoire est d’autant plus prégnante que le nombre de personnes déplacées occasionnés par les changements climatiques va augmenter drastiquement. D’après les Nations-unies, il y aura près de 200 millions de personnes d’ici 2050 qui devront chercher des terres plus propices pour y vivre. Issus des îles du Pacifique, des Caraïbes ou même du Delta du Nil, il conviendra d’accueillir ces migrants d’un nouveau type, dans le plus strict respect de leurs droits fondamentaux.

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